En l’absence de mesures juridiques qui encadrent et réglementent cette profession, la chirurgie esthétique est en train de faire de sérieux dommages en Albanie. De plus en plus, il y a de nombreux non-professionnels qui s’improvisent plasticiens et vendent au coin de la rue, le rêve de la beauté éternelle à moindre coût à des patientes qui rêvent chacune de devenir la future Kim Kardashian, et les ravages ne se font pas attendre. Il ne s’agit plus seulement de ratés de la chirurgie esthétique, mais d’une véritable menace pour la santé et la vie de ceux qui se font prendre au piège.
Chroniques d’une menace
L’une des victimes de ce désastre c’est une jeune femme de 31 ans qui risque de ne plus jamais avoir droit à une vie heureuse, Emira Sela s’est laissée vendre le rêve par une coiffeuse. Oui, par une coiffeuse ! C’est vrai que le bouche à oreille parfois aide. Et que sous le conseil avisé d’une amie, d’un parent, on peut trouver un plasticien qualifié ou une clinique esthétique digne de ce nom dans laquelle l’expérience acquise justifie l’opération esthétique souhaitée. Mais de là, à se laisser convaincre par une coiffeuse, qui promet que pour la modique somme de 60 euros, elle-même – la coiffeuse – se charge de lui faire une injection pour faire disparaître des rides, ces marques de vieillesse qui naissent à peine sur son visage, il faut être complètement sénile.
Elisa Lura est une autre de ces victimes d’une chirurgie esthétique à ciel ouvert. Âgée de 22 ans, cette jeune étudiante en économie, a tout calculé en termes de profits sans évaluer les risques. Dans une échoppe voisine de chez elle, elle a payé 50 euros pour un maquillage définitif des sourcils. Mal lui en a pris, car il a fallu finalement qu’une intervention au laser chez un spécialiste lui permette de retrouver l’aspect naturel de son visage. Que ce soit Emira ou Elisa, ce ne sont malheureusement pas les seuls cas.
De plus en plus d’imposteurs
L’Albanie fait partie de ces « nouveaux pays » où la chirurgie esthétique est en plein essor. Malheureusement, aucun encadrement juridique n’est fait dans ce domaine. Du coup, plusieurs charlatans infestent la profession, détruisent des vies, et ruinent la crédibilité d’autres destinations de tourisme médical. Des salons de coiffure sont transformés en clinique esthétique, des produits non-contrôlés et non-identifiés sont injectés à des jeunes pour la plupart qui idéalisent d’avoir un physique tel qu’on en voit dans les télénovelas. Sauf que ça tourne parfois très vite, et très court au drame.